Mon appart', mes clopes et mes objets cassés.
Je fumais ma clope sur le minuscule balcon de mon minuscule studio en centre ville. Il y avait les bruits des bagnoles, les bruits des gens. Pleins de bruits, oui, qui résonnaient autour. Je m'en foutais. Je fumais juste ma clopasse dégueulasse en me caillant les miches, agrippée, crispée sur la petite rambarde qui me séparait du vide.
Vous connaissez ce sentiment. Cette solitude au milieu du brouhaha. Ce mélange émotionnel qui vous enivre et vous répugne, lorsque vous êtes seul avec les autres.
Tu vois les gens s'activer. Tu les regardes se battre chaque jour. Ils sont dynamiques alors que toi tu es amorphe, lente, latente. Mais tu les vois et eux ne te voient pas.
Les fourmis aussi grouillent de partout sans se soucier des géants qui les observent curieusement.
J'ai une immense touffe de poil dans la main. J'espère que les cafards feront la vaisselle à ma place en guise de paiement pour leurs loyers. Chaque matin je me concentre pour allumer ma clope par la pensée, plutôt que de trouver sous mon lit entre les emballages vides de poulet Herta et de biscotte, ma boîte d'allumette, abandonnée là la veille. Je bois pas mal aussi. J'ai mon petit bar de quartier où tout le monde me connaît, les barmans, les habitués, même les vendeurs de roses pakistanais. On dit plus jamais, et puis on y retourne. On se drogue au désespoir.
Est-ce qu'on peut vraiment dire que c'est une vie ?
J'étais donc là sur ce balcon d'un demi-mètre carré, à me détruire sciemment la santé. Et je me suis dit : "merde", je suis prisonnière de mon inutilité. Je me sens inutile comme un objet cassé.
Un objet.
Finalement, j'ai juste fermé la fenêtre, ouvert mon ordi et créé ce blog.
Voilà, pour la présentation.
Bienvenu, je suis une insulte du capitaine Haddock et un humaniste français Victor Basch, je suis le Baschibouzouk.
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