Les Femmes D'Aubigné-Chapitre Premier
Bonjour lecteur !
Connais-tu le "decade challenge", en français le "défi de la décennie" ?
C'est un challenge sims 3 -si tu joues aux Sims et que tu ne sais pas ce qu'est un challenge je t'invite fortement à chercher sur internet- le but du défi de la décennie est un peu le même que celui plus connu du "legacy" mais avec un petit piment en plus : l'évolution du temps. On commence avec une première famille qui doit vivre en 1890 avec toutes les contraintes que cela implique et ensuite chaque génération vit dix ans après la précédente.
Connais-tu le "decade challenge", en français le "défi de la décennie" ?
C'est un challenge sims 3 -si tu joues aux Sims et que tu ne sais pas ce qu'est un challenge je t'invite fortement à chercher sur internet- le but du défi de la décennie est un peu le même que celui plus connu du "legacy" mais avec un petit piment en plus : l'évolution du temps. On commence avec une première famille qui doit vivre en 1890 avec toutes les contraintes que cela implique et ensuite chaque génération vit dix ans après la précédente.
Voici le lien où j'ai pu trouver des règles de challenge à peu près décentes : ici. Par contre elles sont en anglais. Bref, tout ça pour dire que ce challenge m'a inspiré et je me suis mise à faire un petit scénario qui ne devrait pas être trop dégueu mais ça je te laisse en juger bien sûr...
Synopsis :
Trois hommes célibataires ont publié une annonce dans le journal de la paroisse, ils cherchent à prendre épouse, et surtout fonder une famille qui grandirait et fortifierait la petite ville de campagne qu'ils tentent de bâtir. Réunies sous le signe du destin, Bathilde, Lorette et Madeleine vont toutes trois se rendre dans la bourgade berrichonne. Mais vous l'aurez compris, leur destination n'est pas la seule chose qui les rassemble, elles ont aussi le même but : se marier à Aubigné.
Chapitre Premier :
Madeleine Melchior, 23 Juin 1889, Auberge du Lac Asséché.
Cher
Journal,
Ma
chaise grince. Mon cœur aussi. Je suis arrivée tard dans la nuit
d’hier, le fiacre nous a déposé sans mot dire dans cette vieille
auberge miteuse, argumentant vaguement que c’était là que la
paroisse lui avait dit de nous emmener, qu’il n’irait pas plus
loin. Éreintées et fourbues par les deux journées passées dans ce
maudit transport, Lorette, Bathilde et moi n’avons pas protesté.
Nous étions heureuses rien qu’à la perspective du matelas même
sommaire qui nous attendait. Nous nous sommes engagées avec nos
valises sur la pente qui menait au bâtiment. Vaillantes. Exténuées.
Nous avons frappé à la porte, avons attendu patiemment, à l’écoute
des minutes qui s’égrenaient. Finalement, nous avons abaissé la
poignée. Il n’y avait personne, pas un chat, juste une note posée
négligemment sur le comptoir du bar : «Mesdemoiselles Poiret,
Melchior et Lémillon votre chambre est au premier, veillez à ne pas
faire de bruit en montant. ».
Bathilde
et moi avons échangé un regard incrédule, l’accueil était pour
le moins surprenant, loin de ce que nous avions pu imaginer. La clé
de la chambre se trouvait juste à côté. Lorette, la plus hardie de
nous trois, s’en est emparée. « Allons-bon, il est tard,
nous parlerons demain matin, la nuit porte conseil. » a-t-elle
déclaré. Nous l’avons suivi car il n’y avait rien à discuter.
La chambre s’est avérée plutôt convenable, trois lits simples,
un bureau et un pot de chambre, tout à fait ce qu’il nous fallait.
De nuit mes yeux fatigués n’ont pas prêté attention au paysage
qui se dévoilait sporadiquement par les petits carreaux des
fenêtres, ce n’est qu’en me levant ce matin alors que les rayons
du soleil réchauffaient mes joues que j’ai pu constater la forêt
vierge qui nous entoure.
Advienne
que pourra car tout semble possible cet été.
Madeleine.
Lorette Poiret, 24 Juin 1889, Auberge du Lac Asséché.
Cher
Journal,
Je
débute ma seconde journée ici en noircissant l’une de tes pages.
Je m’ennuie ferme. Notre hôte, un gros aubergiste aux airs de
malotru, nous interdit de sortir tant que nos futurs époux n’auront
pas été informés de notre arrivée. Je perds courage. Pourquoi
donc me suis-je lancée dans une telle entreprise ? Mes
compagnes sont plus dociles, Madeleine s’exerce au piano toute la
journée sur le clavier du bar et Bathilde semble avoir réussi à
dégoter un livre un tant soit peu intéressant parmi ceux de la
bibliothèque de notre geôlier, enfin si l’on peut appeler
« bibliothèque » une pauvre étagère où sont flanqués
autant de bibelots inutiles que de vieux imprimés poussiéreux.
Personnellement je préfère faire des allers-retours sur la terrasse
montée sur pilotis de l’auberge, l’endroit est idyllique,
romanesque même, dire qu’une auteure comme Georges Sand est née
en admirant ces mêmes paysages. Je rêve de parcourir les mêmes
vallées, de me baigner dans les mêmes lacs, de goûter les mêmes
plaisirs...
Mais
la réalité a tôt fait de me rattraper, même dorée, une cage
reste une cage.
Lorette.
Bathilde Lémillon, 25 Juin 1889, Auberge du Lac Asséché.
Cher
Journal,
Ça
y est. Le Vallès, notre aubergiste, l’a annoncé ce matin en nous
servant sa fameuse omelette aux champignons : à l’aube une
réponse à sa coursive lui est parvenu depuis Aubigné. Nos fiancés
ne tarderont plus à venir nous chercher. Lorette se montre plus
qu’excitée à l’idée de rencontrer son « Mathurin »,
ni Madeleine, ni moi ne pouvons mettre fin à ses babillements. Pour
ma part, sans savoir à quoi m’attendre je reste persuadée que
Monsieur Carron de la Morinet est un homme très bien. Dans les
quelques lettres que nous avons échangées, il s’est toujours
montré plein d’assurance et de bonne volonté. Il n’a eu de
cesse de me répéter que mon statut lui importait peu, qu’il
cherchait simplement une femme capable de lui assurer une descendance
vigoureuse.
Pour cela je m’en remets à Dieu et pour le reste je n’en attends pas autant que mes deux jeunes amies. Je vais bientôt sur mes trente ans, je n’ai plus de grands sentiments à espérer, une bonne entente avec mon époux me suffira amplement. Je suis aussi persuadée que la place de maire de mon fiancé m’apportera une vie confortable et une telle vie représente tout ce à quoi j’aspire désormais. Je suis déjà immensément reconnaissante envers Dieu de m’avoir permise, à un âge si désespéré, de délester mes parents du poids que je faisais peser sur leurs épaules. Et puis, en attendant, une vie passée dans cette agréable auberge à lire et jouer aux dominos semble me convenir parfaitement.
Bathilde.
Wouaaah bah dis donc... Tu écris vachement bien quand même, j'adore ton style d'écriture et j'aime la façon dont tu détaille tout ! Je vois que tu aime tout comme moi les autres époques :)
RépondreSupprimerTes personnages féminins sont si différentes ! J'adore ! Je vais de ce pas lire la suite !