Les Femmes D'Aubigné-Chapitre Huitième


C'est marrant. J'ai l'impression que le temps passe bien plus lentement chez mes sims que dans la réalité... C'est pas censé être l'inverse ? Parce que c'est un peu paradoxal tout de même, ou c'est juste moi peut-être. Ouais. Probablement que c'est juste moi.
Allez ! Bonne lecture !

Chapitre Huitième :

Lorette Poiret, 14 Juillet 1889, Ciel.

       Fête nationale oblige. Avec Mathurin nous nous sommes rendus à Aubigné pour la soirée. Toute la ville a fêté la IIIe république. C’est ce cher président Tirard et ses amis du ministère qui doivent être content. Ici pas de querelle politique, on ne parle pas de boulangisme ou de la commune. Ou vaguement. Comme d’un lointain parent atteint de maladie. Les plébiscites parisiens ne me manquent pas mais en ce jour particulier j’avoue y avoir songé. Car les nouvelles de Paris n’arriveront que demain. Le général a-t-il changé d’avis depuis janvier ? A-t-il finalement décidé de marcher sur l’Élysée ? 

        Enfin bon, assez parlé politique. À quoi cela pourrait-il bien servir maintenant que je suis ici ? Pour ce qui est de la soirée, monsieur le maire avait commandé des feux de la capitale. Une merveille. J’ai toujours adoré les feux d’artifices, même lorsque je n’étais qu’une petite fille, je me faufilais avec mon frère entre les passants pour être aussi près que possible du point de tir. La pétarade ne me faisait pas peur contrairement aux autres petites filles. Aujourd’hui, elle me rappelle ces vieux souvenirs.

         Après le spectacle, nous nous sommes régalés. Il y eut un grand banquet. Mathurin a joué du violon pour notre belle assemblée de joyeux trublions. Je l’avais déjà entendu répéter. Et il joue fabuleusement bien. J’étais très fière. J’ai aussi retrouvé Madeleine et Bathilde. Nous avons dansé, un peu bu. J’ai découvert un alcool de la région. Un apéritif fait à base de lait de chèvre, d’hysope et de menthe. Un délice ! Je pense que nous en avons un peu abusé toutes les trois. D’ailleurs, Bathilde était un peu triste en fin de soirée, je l’ai trouvé changée. En outre, elle est partie précipitamment. J’ai bien l’intention de découvrir pourquoi.

        Quelle soirée en tout cas ! Après tous ces excès, Morphée n'a pas intérêt à se faire prier.

Lorette.

Bathilde Carron de la Morinet, 15 Juillet 1889, La Potière.


         Lorette est venue à la maison.

         Elle m’a dit s’inquiéter pour moi. Je lui ai répondu que je n’allais effectivement pas très bien mais j’ai menti sur la raison de mon mal-être. J’ai dit que c’était Paris et ma famille qui me manquaient. J’ai aussi affirmé être parfaitement heureuse de ma nouvelle vie ici. Je ne sais pas si elle a compris. Elle n’a rien dit sur Anatole. Elle n’a pas posé de question outre-mesure. Mais j’ai eu le sentiment qu’elle savait. Qu’elle sentait.

       Quant-à elle je la trouve de plus en plus brillante. Je m’interroge sur son passé. Elle est si jeune mais si vive d’esprit. Elle a de très bonnes manières aussi. On ne dirait pas une fille des bas-fonds du marais, ni d’un marchand de tissu du sixième comme elle affirme l’être. Je me demande si elle aussi a des secrets. Peut-être en avons-nous tous. C’est à qui les cachera le mieux. Je lui ai proposé de rester pour la nuit. Elle a refusé. Par contre elle m’a demandé de venir à la ferme lui rendre visite. Elle m’a promis que ça me ferait du bien. J’en parlerais à Anatole. Du moins si je le croise. La situation est si étrange. Il m’évite désormais. Maintenant que je désire lui parler, cela ne m’arrange pas du tout. Au contraire, ça me terrifie.

Bathilde.


Lorette Poiret, 16 Juillet 1889, La Ferme de L’Étang.


       Le soleil brille de mille feux mais je me sens un peu abattue aujourd’hui. J’ai vu Bathilde hier et elle m’a paru en bien pire état que ce que je m’imaginais. Elle me semblait si seule dans sa grande maison vide. Elle me faisait penser à ma mère. Une femme délaissée. Et j’étais impuissante. Elle s’est un peu confiée à moi mais je crois qu’elle ne m’a pas tout dit. Elle disait être bien à Aubigné, je ne sais plus si je dois la croire. Moi, je me sens bien. Je respire un air frais. Je vois de beaux paysages. Je me fais de nouveaux amis. Mais elle… Je commence à me demander si elle sort même se promener ces temps-ci. Je lui ai proposé de venir passer quelques temps à la ferme et je vais écrire à Madeleine pour lui dire de faire de même de son côté. En espérant que Siméon accepte, ce qui n’est pas gagné au vu de l’animosité qu’il entretient pour son frère aîné.

       J’ai raconté mes tracas à Jojo en lui donnant un bain. Je l’ai fait en cachette de Mathurin car je ne suis pas certaine qu’il approuverait. J’essayerais de le convaincre plus tard que l’hygiène animale est toute aussi importante que la notre. Beaucoup de maladies se sont propagées à cause des animaux domestiques, surtout en ville, bien sûr, mais à la campagne aussi. Et Jojo est un amour. Un peu rustre par moment, mais il est vraiment adorable. Je ne voudrais pas qu’il lui arrive quoi que ce soit.

          J’ai hâte de voir Bathilde. Hâte de lui montrer la ferme. De me baigner avec elle dans le lac. Je suis certaine que cela lui fera un bien fou. Et Jojo est tout à fait d’accord pour rencontrer une nouvelle tête. Il en frétille d’impatience !

          Il faut juste que son époux accepte.

Lorette.




Commentaires

  1. Un de mes récits préférés sur ce site ! Je trouve que le format choisi pour raconter leurs aventures est très intéressant et captivant. Le passage d'un personnage à l'autre est au début un peu déroutant mais au fil des articles, on fini par accrocher à chacun d'entre eux ! J'aime beaucoup cette façon de rentrer dans la tête des personnages via leurs écrits intimes et cette alternance entre chaque sims impose une dynamique particulière que j'apprécie beaucoup.

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  2. Dandinou dandidinou dandidandidandiNOU !

    Les femmes d'Aubigné me tiennent vraiment vraiment à cœur. Alors ça me fait très plaisir que quelqu'un d'autre les aime bien :)

    Plein de bonheur sur ta bouille l'ami !

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    1. ** Soudain, Dandinou entendit son prénom ! Il se mit alors à dandiner avec toute la grâce d'un cochon dodu sur une piste de dance floor !! ** Dandi dandi dandi dandiNOUUU !!!

      Je veux la suiiiite !!!

      Poutou partout sur ta bouille !!! Mup mup mup !!!

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  3. J'espère que la suite sortira bientôt !

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    1. Elle est en cours ! De nouveaux commentaires comme ça me donne encore plus de motivation alors merci à toi !

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