Ciel Bègue



                Sans ciel on est peu de chose. 
             J’ai compris ça il n’y a pas très longtemps, alors que je me croyais aussi insensible qu’un camion réfrigérant. Autant dire que je suis tombée de haut. Vivre une vie monochrome et monoforme est plus difficile que je ne l’aurais cru. L’alcool ne sert pas à grand chose, et la drogue me cradosse trop la gueule et la gorge. J’ai envie de rien, pas même de crever. Je suis simplement vide. Une brume acide floute ma vision, elle m’emprisonne, me réduit à cet état larvaire misérable. Je m’épouvante moi-même. Tu m’étonnes que le ciel ne veuilles plus se montrer. Que pourrait-il bien éclairer en moi ? Tout est à moitié en court, à moitié vide, à moitié moisi. Je peux faire semblant de beaucoup de choses être heureuse, souriante, même que je mange si tu veux. Je ferais tout pour toi. En attendant je me demande bien quel sort on m’a lancé. Cette brume... C'est une illusion pas vrai ? Mon monde ne va pas ressembler à ça pour le reste de ma courte éternité ? Où donc se cache les véritables sourires ? Cet autre ciel censé m’éclairer ? Je ne contrôle pas la spirale abyssale dans laquelle mon esprit s’enfonce. Je tournoie à en perdre le temps. Il faudrait que je sache crier “à l’aide” mais rien que l’écrire me paraît interminable. Je suis bègue des sentiments. 


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